Visite à la gendarmerie

Le rendez-vous a eu lieu vendredi 5 août :

Je réveille mon fils en lui disant qu'on a rendez-vous à la gendarmerie. Visiblement, il n'a pas l'air très étonné et même pas stressé. D'habitude, il file 3 fois au WC pour quoi que ce soit et là, rien !

On arrive à la gendarmerie mais c'est un policier qui nous reçoit. Il demande à mon fils s'il sait pourquoi il est là. Ce à quoi, il répond très brièvement comme à son habitude.

Alors le policier insère ma clef dans son ordinateur et je vois sa tête qui change et il lâche très vite : - 5 ans d'emprisonnement et 50 000 € d'amende !

Il est comme nous, choqué par ce qu'il voit et me confirme que c'est de l'apologie du nazisme. Mon fils dit que c'est un montage qu'un de ses copains d'internet a fait. Il n'a toujours pas l'air de mesurer la gravité des faits. Le policier parle d'une photo où il est en nazi devant un groupe de déportés et lui dit que des millions de personnes sont mortes en camp, que la société actuelle vit des moments difficiles à cause d'extrémistes. Il lui a râbaché qu'il ne fallait pas faire cela. Il lui a aussi demandé s'il avait des centres d'intérêt mais évidemment, il n'en a aucun. Le policier l'aide en lui demandant s'il aime l'informatique et comme par hasard, il est bien tombé. Mon fils aimerait bidouiller l'informatique alors qu'il n'a aucune idée de ce qu'est la programmation. Mais c'est tellement facile d'aller dans le sens de son interlocuteur, ça le fait taire comme cela.

Le policier lui dit que tous ses comptes sociaux vont être surveillés désormais et que s'il recommence, ce sera procureur et la case prison ... et que nous, ses parents paieront une amende ... de 50 000 €. Là, je me vois en train de vendre la baraque !

N'empêche que mon fils n'a pas tout compris car il dit qu'il n'aime pas poster des choses et que les gens le prennent au 1er degré. Heureusement que je suis assise sinon je tombais de ma chaise !

J'ai aussi montré des photos avec des têtes rigolotes sur des choses pas drôles : du genre un nazi avec la tête rigolote qui s'apprête à tirer sur une maman et son bébé (aussi avec des têtes rigolotes). Mais le policier est loin d'être amusé. Il n'a rien dit mais juste fait la tête du gars qui trouve ça lamentable. Mais quand on est sorti, mon fils n'avait pas compris et m'a demandé si c'était grave. Je lui ai dit que oui, que ça se voyait sur la tête du policier.

Je ne crois pas que la police ait les moyens de surveiller mon fils mais j'espère tellement que ce policier lui ait fait peur. Il nous a quand même dit que mon fils n'avait pas la tête de l'emploi. En venant, il espérait que mon fils ait des noms à lui donner mais comme il n'a que des amis sur internet, il n'avait rien. Je me dis qu'on a dérangé ce policier pour rien alors qu'il a plein de choses à faire et en même temps, je crois que mon fils sait ce qu'il risque désormais. Pour le policier, c'était la première fois qu'il avait un signalement sur le nazisme parce que lui, il est plutôt spécialisé en radicalisme (djihadisme) mais il a dit qu'on avait bien fait. Après tout, j'avais été conseillé par un gendarme.

Je lui ai aussi montré les choses que j'avais trouvé sur le copain de mon fils qui aimerait les petites filles. Le policier a noté ses coordonnées mais a vite pensé que c'était une sorte d'appel au secours comme pour mon fils. C'est vrai que ces 2 là font la paire : de vrais délinquants des bacs à sable !

En rentrant, j'ai dit à mon fils de se trouver une activité. Alors il sort n'importe quoi comme adhérer à un club de tarot et juste après, il dit qu'il ne sait pas jouer. J'ai beau lui dire qu'on s'en moque puisqu'il apprendrait, je suis sûre qu'il ne s'inscrira à rien. Je ne vois pas comment on peut forcer quelqu'un à s'inscrire dans une activité. Si ça devient une contrainte, c'est pas la peine !